Cet ouvrage sera présenté lors du colloque au Lutetia le 19 mai 2013.
C’est un singulier destin que celui de Max Aub. Né à Paris en 1903, il y passe son enfance et fait ses études à l’école de la République. Le père de nationalité allemande n’étant pas naturalisé, le déclenchement de la guerre en 1914 contraint la famille à l’exil : elle s’établit en Espagne, à Valence. Le jeune garçon s’y découvrira une vocation d’écrivain et utilisera sa langue d’adoption, le castillan, pour réaliser son œuvre. Une œuvre polymorphe de « poète, romancier, essayiste, cinéaste, homme de théâtre et de radio, peintre également. Presque malgré lui », ainsi que le résume excellemment André Camp, qui figure en bonne place dans ce livre. Une œuvre marquée profondément par le combat que livre trois années durant le peuple espagnol pour défendre la République avant de subir la défaite en 1939. Max Aub, naturalisé espagnol et militant socialiste, paie de sa personne : Attaché culturel à Paris, il passe commande du Guernica à Pablo Picasso, son ami ; il est co-scénariste et assistant d’André Malraux sur le tournage de Espoir. Sierra de Teruel. Il le paiera cher : stigmatisé comme « juif » et comme « communiste » − double tare ! −, il ne trouve d’autre refuge dans son pays natal que celui des camps d’internement de la 3e République agonisante et du régime de Vichy. Échappé du camp de Djelfa en mai 1942, il s’exile au Mexique, rejoint ensuite par sa femme et ses filles. Sa vie s’y déroule et il y réalise l’essentiel de son œuvre jusqu’à son décès survenu en juillet 1972, décès qu’un quotidien de Mexico présente − ironie de l’Histoire − comme celui d’un « écrivain français ».
Extrait de la préface de Jacques Maurice
Les éditions Latinoir : http://www.latinoir.fr/prochaine-parution-de-latinoir-fin-mars-max-aub-et-la-france-ou-lespoir-trahi-gerald-malgat/