Quel roman que cette vie où il ne se passe rien ! Pendant 30 ans, de son adolescence à sa mort, Pessoa ne quitte pas sa ville de Lisbonne, où il mène l’existence obscure d’un employé de bureau. Mais le 8 mars 1914 le poète de vingt-cinq ans, introverti, idéaliste, anxieux, voit surgir en lui son double antithétique, le maître « païen » Alberto Caeiro, suivi de deux disciples : Ricardo Reis, stoïcien épicurien, et Alvaro de Campos, qui se dit « sensationniste ». Un modeste gratte-papier, Bernardo Soarès, dans une prose somptueuse, tient le journal de son « intranquillité », tandis que Fernando Pessoa lui-même, utilisant le portugais où l’anglais, explore toutes sortes d’autres voies, de l’érotisme à l’ésotérisme, du lyrisme critique au nationalisme mystique.
Imaginons qu’à la même époque Valéry, Claudel, Cocteau, Gide et Apollinaire aient été un seul et même auteur, caché sous des « masques » différents : on aura une idée du mystère de cette aventure mentale dont il n’y a pas d’autre exemple dans la littérature.
Pessoa, incompris de son vivant, entassait ses manuscrits dans une malle où l’on n’a pas cessé de puiser, depuis sa mort en 1935, les fragments d’une œuvre informe, inachevée, mais d’une incomparable beauté. Enfin reconnu dans son pays et, de plus en plus, dans le monde, il repose aujourd’hui au monastère de Jeronimos près des tombeaux des deux autres héros de l’histoire portugaise, Camoes et Vasco de Gama.
Du SAMEDI 6 AVRIL au DIMANCHE 19 MAI 2013
Uniquement les Samedis à 20 H30 et les Dimanches à 16 H.30
Entrée Libre : Participation aux frais
CRYPTE du MARTYRIUM SAINT DENIS
11, rue Yvonne Le Tac – 75018 Paris – Métro : Abbesses
Réservations : 01 42 23 48 94 ou mail : Zygmunt.blazynsky@wanadoo.fr