Exposition du 6 septembre au 11 octobre 2014.
Conférence-débat avec des biographes de Gide le samedi 6 septembre à 10 heures. Entrée libre.
Hôtel de ville – Salle d’honneur – place Ernest-Reyer – 83980 Le Lavandou
Renseignements : 04 94 00 41 71
Plus de 100 photos, pour beaucoup inédites, nous racontent une histoire peu banale qui commence en 1899. André Gide, le jeune auteur de Paludes, a trente ans. Dans un salon parisien, il rencontre le peintre néo-impressionniste belge Théo Van Rysselberghe et sa femme Maria. C’est le début d’une grande, belle et fidèle amitié, plus spécialement avec Maria, qui ne s’achèvera qu’à la mort de Gide en 1951.
Gide voyage, souvent en compagnie de Maria et Théo, Gide écrit, Gide multiplie les rencontres importantes, Roger Martin du Gard, Jean Schlumberger et tant d’autres. Maria et Théo ont une fille, Elisabeth, âgée de neuf ans en 1899, qui a pour l’écrivain une grande affection. Qui peut alors imaginer que vingt ans plus tard, en 1922, Gide et Elisabeth choisiraient en toute liberté de donner naissance à un enfant, hors de toute union officielle ? Une facétie du destin ou une volonté d’affirmer l’un et l’autre leur goût absolu de l’indépendance ? Cet enfant naît le 18 avril 1923. Gide espérait bien sûr un garçon… ce sera une fille, Catherine. L’identité de son père n’est alors connue que de quelques initiés ; et Catherine elle-même l’ignorera jusqu’à l’âge de treize ans.
« Familles je vous hais » avait écrit Gide. Mais Gide va devenir un père attentif et aimant, à sa façon, puis un grand-père comblé de quatre petits enfants. Et Catherine sera, avec sa grand-mère Maria – la « Petite Dame » –, le témoin privilégié de ce climat de ferveur hors normes si cher à l’auteur des Nourritures terrestres.
Cet « album de souvenirs », présenté ici en exposition, est extrait d’un livre composé d’archives privées réunies et commentées par Catherine Gide et Jean-Pierre Prévost. Il trace les contours de cette singulière famille, nous fait découvrir cinquante ans de la vie d’un Gide intime et voyageur entouré de ses proches et de ses amis, et évoque l’enfance de Catherine à Saint-Clair et la présence de prix Nobel de littérature 1947 dans le Var au début du XXe siècle.
En avril 2013, Catherine Gide, dernier témoin d’une époque révolue, nous quittait. Un an après sa disparition, Le Lavandou n’oublie pas et témoigne, avec cet événement, son attachement au souvenir de celle qui choisit d’y reposer en paix dans le caveau familial.
Raphaël Dupouy