La conférence « Rembrandt et nous » de André Malraux au musée National de Stockholm le dimanche 15 avril 1956.
Dans le cadre de la célébration des 350 ans de la naissance de Rembrandt une exposition du peintre hollandais fut présentée, du 12 janvier au 15 avril 1956, au musée National de Stockholm.
Après avoir consulté les archives de la Bibliothèque Royale de Stockholm (Kungliga Biblioteket) concernant la conférence tenue par André Malraux le soir de la clôture de l’exposition sur Rembrandt au musée National de Stockholm, le dimanche 15 avril 1956, le seul document livré par Malraux est Le Résumédont voici une copie.
Quant à la Bibliothèque du musée National et musée d’Art moderne de Stockholm (National museum et Moderna Museet) aucun document ne m’est parvenu. La bibliothèque Nobel de l’Académie suédoise, n’en possède, bien entendu, aucun.
J’ai également consulté plusieurs personnes susceptibles d’avoir connaissance de ce sujet, et la thèse la plus certaine c’est que Le Résumé est le seul document transmis par Malraux. Thèse, ou hypothèse, appuyée par une lettre d’André Malraux adressée à Mr. Lorentz Creutz, Secrétaire général de l’Alliance Française à Stockholm, qui date du 17 février 1956, et qui montre également le rôle de l’Alliance Française dans ce contexte.
Pour des raisons que je vous communiquerai lorsque nous nous rencontrerons, il ne peut être question ni d’un cycle de conférences, ni, à proprement parler d’une invitation de l’Alliance. Je vais voir l’exposition de Stockholm pour mon propre travail. J’y passerai un temps très court, et donnerai, au Musée, une conférence sur Rembrandt – pour laquelle je souhaite ne recevoir aucuns droits. Mais il va de soi que si l’Alliance croit devoir me faire l’honneur de joindre son patronage à celui du Musée, je m’en réjouirai – comme de tout ce qui pourra me permettre de contribuer à l’action qu’elle mène et dont, comme tout écrivain français je lui suis reconnaissant.
Une conférence dont le contenu sera repris maintes fois dans ses écrits.
Concernant la conférence André Malraux écrit dans La Tête d’obsidienne (1)
A Stockholm, j’avais ouvert par un discours le cycle des commémorations européennes de Rembrandt. Je venais de dire : « Et, quand le soir tombe sur l’atelier désert où ne s’accumulent plus que ses chefs-d’œuvre encombrants, il regarde dans un miroir plein d’ombre sa face de chagrin, en chasse ce qu’elle ne doit qu’à la terre, et jette au visage de la gloire perdue, le portrait de Cologne qui éclate d’un rire insensé… les coups de l’angélus se mêlent dans le soir au battement des rames sur le canal, et… » Toutes les cloches de Stockholm commencèrent à sonner ; le roi de Suède se leva, l’assistance aussi ; les neuf coups de l’heure saluaient Rembrandt dans la nuit.
(1)Editions Gallimard, 1974, p 84
Marianne Ström, historienne de l’art